Durabilité

Les organisations touristiques et les autres prestataires touristiques des destinations peuvent non seulement orienter leur propre stratégie, mais aussi sensibiliser leur clientèle aux conséquences écologiques, sociales et économiques de leurs actions et les entraîner sur la voie du développement durable. Bâle Tourisme ou Bern Welcome, par exemple, incitent leurs hôtes à pratiquer des activités durables en mettant à leur disposition de manière groupée les informations les plus importantes concernant les voyages responsables, aidant ainsi ceux-ci à planifier leur séjour plus facilement. Les circuits et offres touristiques peuvent également aborder de manière ciblée les différents aspects de la durabilité. Ainsi, Zurich Tourisme propose, en collaboration avec la Fédération suisse des aveugles et malvoyants, une visite guidée de la ville spécialement conçue pour les personnes malvoyantes. Dans la région de la Jungfrau, le guide multimédia Jungfrau Klimaguide fournit sur différents chemins de randonnée des informations et des faits facilement compréhensibles et présentés de manière attrayante sur le changement climatique dans les Alpes. En outre, les destinations touristiques ont un rôle essentiel à jouer en initiant, en encourageant et en soutenant les processus de transformation durable dans leur région. Grisons Vacances, l'organisation de marketing touristique du canton des Grisons, offre par exemple à ses partenaires touristiques, par le biais de son bureau de projet pour la durabilité, un soutien en matière de développement durable, organise des manifestations de mise en réseau et lance des projets de durabilité au niveau cantonal.

La Suisse est connue au niveau international pour ses nombreux lieux de vacances officiellement sans voitures et facilement accessibles par les transports publics. Les touristes bénéficient d'une très bonne qualité de l'air, de peu de bruit et d'une grande liberté de mouvement sur les routes. Souvent, les localités sans voitures offrent des possibilités de transport alternatives grâce à des systèmes de mobilité bien conçus. À Zermatt, les visiteurs peuvent utiliser des taxis et des bus électriques, des calèches ou bien se déplacer à pied. Les stations sans voitures disposent en outre d'un excellent réseau de téléphériques et de trains de montagne qui transportent les hôtes vers différentes attractions et sentiers de randonnée. Par exemple, dans la région de vacances sans voitures de Melchsee-Frutt, le train Fruttli circule en été de lac de montagne en lac de montagne.

La Communauté des stations touristiques suisses sans voitures (GaST) comprend des destinations telles que Braunwald, Bettmeralp, Mürren, Riederalp, Rigi, Saas-Fee, Stoos et Wengen. Une enquête approfondie réalisée auprès des propriétaires de résidences secondaires et des touristes présents pour des séjours d’une ou de plusieurs journées a montré que l'absence de voiture était un facteur déterminant dans le choix d'une destination. Un guide contenant plus de 20 exemples pratiques de mise en œuvre de la mobilité douce dans le tourisme a été publié en mars 2014. Il offre aux destinations alpines des arguments, des aides à la mise en œuvre et des produits pour une implémentation simple.

Les responsables des communes et des destinations touristiques peuvent suivre des formations pour mettre en place des offres de mobilité adaptées.

Lieux de vacances sans voitures en Suisse:

• Bettmeralp (Valais)

• Blatten-Belalp (Valais)

• Braunwald (Suisse orientale / Liechtenstein)

• Melchsee-Frutt (Lucerne / Lac des Quatre-Cantons)

• Mürren (Région Berne)

• Riederalp (Valais)

• Rigi (Lucerne / Lac des Quatre-Cantons)

• Saas-Fee (Valais)

• Stoos (Lucerne / Lac des Quatre-Cantons)

• Wengen (Région Berne)

• Zermatt (Valais)

La Suisse compte aujourd'hui vingt parcs d'importance nationale, qui font tous partie du Réseau des parcs suisses. Parmi eux, on trouve le Parc national suisse, deux parcs naturels périurbains et 17 parcs naturels régionaux. Au total, ils s'étendent sur près de 6000 kilomètres carrés, ce qui correspond à plus de 14 pour cent du territoire suisse. Avec sept valeurs communes, les parcs suisses se positionnent comme des lieux modèles pour le développement durable. La préservation et la valorisation des paysages culturels et naturels, la promotion d'une économie régionale durable ainsi que la sensibilisation et la formation de la population font partie de leurs missions. Par des mesures spécifiques, ils encouragent par exemple un tourisme entièrement accessible ou bien encore l'arrivée et le départ durables des hôtes grâce à des offres de transports publics attrayantes. Avec le programme «Entreprises partenaires» basé sur les sept valeurs, les parcs accompagnent les entreprises et les productrices et producteurs sur la voie de la durabilité par le biais de conseils et d’offres de formations. Concrètement, il s'agit par exemple de réduire la consommation d'énergie et les déchets, de miser sur les énergies renouvelables, d'utiliser davantage de produits régionaux, de renforcer la coopération avec d'autres entreprises de la région et de réduire les distances de transport. 

Les réserves de biosphère sont des paysages culturels qui ont été formés et transformés par l'exploitation humaine et qui sont désormais considérés comme des espaces modèles pour l'étude et la démonstration d'approches de protection et de développement durable au niveau régional. La Suisse compte actuellement deux réserves de biosphère de l'UNESCO, la biosphère Engiadina Val Müstair et la biosphère de l’Entlebuch. Cette dernière impressionne par ses trésors naturels:
On y trouve les plus grands et les plus nombreux sites marécageux de Suisse, des zones karstiques impressionnantes et une faune et une flore d'importance internationale. Il n'est donc pas étonnant que l'Entlebuch ait été désigné par l'UNESCO comme la première réserve de biosphère de Suisse il y a plus de 20 ans déjà. Depuis, la biosphère UNESCO de l'Entlebuch s'engage à agir de manière véritablement durable dans tous les domaines, elle s'investit notamment dans un tourisme doux avec des offres respectueuses de la nature et du climat. Elle agit de manière globale et se considère comme une organisation moderne de l'espace vital. Apparemment si bien que la biosphère UNESCO de l'Entlebuch a été élevée au rang de biosphère modèle pour le monde à l'occasion de l'examen décennal de l'UNESCO en 2011. La biosphère de l'Entlebuch a pu défendre cette distinction avec succès en 2021.

La convention internationale de 1972 (Convention du patrimoine mondial) protège les sites culturels et naturels uniques de la Suisse afin de les préserver pour les générations futures. La Suisse compte actuellement treize sites du patrimoine mondial de l'UNESCO. Neuf d'entre eux font partie du patrimoine naturel et quatre du patrimoine culturel.

• Vieille ville de Berne (Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983)

• District abbatial de Saint-Gall (Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983)

• Couvent bénédictin Saint-Jean à Müstair (Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983)

• Trois châteaux de Bellinzone (Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2000)

• Alpes suisses Jungfrau-Aletsch (Patrimoine naturel mondial de l'UNESCO depuis 2001)

• Mont San Giorgio (Patrimoine naturel mondial de l'UNESCO depuis 2003)

• Lavaux, vignoble en terrasses (Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2007)

• Arène tectonique Sardona (Patrimoine naturel mondial de l'UNESCO depuis 2008)

• Chemins de fer rhétiques Albula/Bernina (Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2008)

• La Chaux-de-Fonds/Le Locle (Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2009)

• Sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes (Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2011)

• L'œuvre architecturale de Le Corbusier (Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2016)

• Vieilles hêtraies d'Europe (Patrimoine naturel mondial de l'UNESCO depuis 2021)

L'association World Heritage Experience Switzerland (WHES) défend les intérêts de ses membres issus de l'environnement des sites du patrimoine mondial et promeut la commercialisation et la conception d'offres durables pour les sites du patrimoine mondial. Par ailleurs, l'association se concentre également sur les domaines de la médiation et de la gestion, met en réseau les différents prestataires du secteur et participe aux échanges internationaux.

Depuis plus d'un siècle, le monde de la montagne et des glaciers attire de plus en plus de personnes pour leurs loisirs. Depuis sa création en 1863, le Club Alpin Suisse (CAS) contribue à l'étude, au développement et à la protection durables de l'espace alpin ainsi qu'à la mise en relation de ce même monde alpin avec les hommes. Outre la promotion de l'alpinisme, l'association nationale des sports de montagne joue un rôle important dans la transmission des connaissances sur la nature et l'environnement. Avec des campagnes de sensibilisation pour un comportement attentif et respectueux en montagne, la promotion de formes de mobilité respectueuses de l'environnement et des actions de nettoyage pour des montagnes propres, le CAS s'engage pour la préservation du monde de la montagne. Il poursuit en outre une stratégie climatique claire et s'est fixé pour objectif de réduire ses émissions de CO₂ à zéro d'ici 2040. Pour ce faire, les cabanes gardées devront avoir réduit leurs émissions de moitié d'ici 2030. Outre la protection contre les dangers naturels et une bonne architecture ou intégration dans le paysage, les critères de durabilité sont également au cœur de la construction et de l'entretien du bien culturel que sont les cabanes du CAS. L'accent est mis sur l'utilisation de matériaux de construction aussi respectueux que possible des ressources et du climat, comme le bois, ainsi que sur la technologie de construction hors réseau: mise en place d'installations d'approvisionnement en énergie non fossile, d'installations d'épuration des eaux usées respectueuses de l'environnement et de toilettes sèches économes en eau.

Le CAS fait également partie de l'initiative des Villages d'alpinistes, un projet commun et transnational regroupant les clubs alpins qui promeut le développement global et durable des destinations et distingue les petits villages de montagne restés intacts et pratiquant un tourisme doux. Actuellement, il existe en Suisse deux villages d'alpinistes, à savoir Lavin, Guarda et Ardez ainsi que St. Antönien.

Lors de l'organisation d'un événement, de nombreux aspects peuvent être pris en compte afin de mettre sur pied une manifestation aussi respectueuse des ressources, socialement acceptable et économiquement saine que possible. Les objectifs de développement durable (voir à ce sujet le concept de durabilité du Forum mondial de l'ONU sur les données ) ou les organisations touristiques (voir à ce sujet le guide des événements durables de Lucerne Tourisme ainsi que les conseils pour une planification durable des événements de Zurich Tourisme) proposent par exemple une orientation et de l’aide pour une planification durable des événements. Le Paléo Festival, qui se déroule chaque année à Nyon au bord du lac Léman, est un exemple suisse de référence dans le domaine de l'organisation d'événements durables:

• Responsabilité écologique: entre autres, promotion des transports publics, électricité 100 pour cent renouvelable, réduction de la consommation d'eau, protection des sols et de la biodiversité, promotion de l'alimentation locale, biologique et végétarienne, collaboration avec «Too Good To Go» (lutte contre le gaspillage alimentaire), système de vaisselle réutilisable, tri des déchets.

• Responsabilité sociale: entre autres, merchandising éthique et écologiquement responsable, accessibilité et sûreté sur le site du festival.

• Responsabilité économique: entre autres, coopération avec les fournisseurs locaux et les associations, employeurs locaux et sociaux, soutien à l'intégration professionnelle.

L'inclusion signifie que tout le monde peut participer à la vie sociale sur un pied d'égalité, indépendamment de ses capacités et de ses besoins individuels. Cela vaut également pour le tourisme et les loisirs. Les personnes à mobilité réduite ont besoin d'informations sur l'accessibilité des offres touristiques lorsqu'elles planifient leur voyage. Quelle est la largeur des cadres de porte et des couloirs? Quelle est la pente des chemins et des rampes? Y a-t-il des seuils, les escaliers ont-ils une main courante ou bien trouve-t-on des monte-escaliers? Afin de mettre à disposition ces informations de manière objective, sans jugement de valeur et de façon structurée, l'Association Suisse sans obstacles a lancé en 2019 l'initiative OK:GO. L'objectif de cette initiative est que tous les prestataires touristiques de Suisse mettent à disposition du public des informations sur l'accessibilité de leurs offres et facilitent ainsi la planification des voyages des personnes handicapées, des seniors et des familles avec des enfants en bas âge.

MountOn GmbH aide les prestataires de loisirs à développer leur offre de manière à ce que davantage de personnes puissent en profiter. Arosa Lenzerheide Tourismus montre l'exemple dans ce domaine. La région de vacances est accompagnée par MountOn sur la voie d'une destination inclusive, afin que l'offre de loisirs régionale puisse également être vécue par les personnes handicapées. Il est par exemple possible de profiter du parc d'escalade à cordes même avec un handicap léger moyennant un encadrement approprié. Il est également prévu de créer des «Accessible Lines» pour permettre aux personnes à mobilité réduite ou souffrant d'un handicap visuel de découvrir le parc d'aventure seules ou avec des personnes partageant les mêmes intérêts.

Plus une offre est inclusive, plus elle peut attirer une clientèle potentielle. Plus de 22 pour cent de la population suisse peut être potentiellement intéressée par des voyages accessibles. L’engagement pour un tourisme inclusif apporte une contribution importante non seulement à la durabilité sociale, mais également à la durabilité économique.

La Suisse est un paradis pour la mobilité durable. Dans le cadre de la promotion d'un tourisme durable, la mobilité douce joue un rôle décisif dans la réduction des émissions de CO2 et des nuisances environnementales. La fondation SuisseMobile coordonne et encourage le développement de la mobilité douce, en particulier la randonnée, le vélo, le VTT, le roller et le canoë en été et le ski de fond, les randonnées hivernales, les raquettes et la luge en hiver.

• Plus de 36 000 km d'itinéraires Best-of en été: réseau de 23 itinéraires nationaux, plus de 150 régionaux et plus de 500 locaux (avec 250 000 panneaux indicateurs et plus de 500 points d'information).

• Plus de 650 offres en hiver.

• Site web en quatre langues et application interactive avec de nombreuses possibilités de planification ainsi que plus de 110 000 photos sur les sentiers.

La randonnée est l'activité sportive préférée des Suisses. Suisse Rando, avec ses 26 associations cantonales de tourisme pédestre, s'occupe d'un réseau unique au monde de plus de 65 000 kilomètres de chemins de randonnée. Depuis 1934, elle s'engage en faveur d'un réseau de chemins de randonnée pédestre attrayant, sûr et signalisé de manière uniforme. Elle promeut la randonnée en tant qu'activité de loisirs proche de la nature et riche en expériences, qui contribue à la prévention de la santé de la population. Ce lien unique au monde entre les plus beaux paysages, les zones de détente de proximité et les montagnes alpines fait partie des succès de Suisse Rando.

Swiss Snowsports (SSSA) est l'association faîtière des écoles et des professeurs de ski suisses. Elle s'engage en faveur de conditions de qualité dans les sports de neige en Suisse en proposant des formations et des formations continues aux professeurs de sports de neige. Outre l'accent mis sur la durabilité sociale, la SSSA se penche activement sur son développement durable interne et a défini différentes mesures, telles que le développement d'une culture d'entreprise horizontale ou la mise en place de partenariats afin de renforcer l'utilisation des synergies dans les sports de neige. Au niveau mondial, Swiss Snowsports participe, par le biais de l'association faîtière internationale des sports de neige INTERSKI, à des projets transnationaux dans le domaine du développement durable, dont la réduction des matières plastiques. Swiss Snowsports tient également à organiser ses événements de manière à préserver les ressources.

Ainsi, lors de la manifestation «Swiss Snow Happening», l'attention a été portée sur une mise en œuvre aussi durable que possible. L'utilisation des transports publics, mais aussi des ressources et des compétences disponibles, a été davantage mise en avant.

Avec sa stratégie de développement durable pour la période de 2022 à 2030, Swiss-Ski poursuit des objectifs ambitieux afin de rendre les sports de neige plus durables à l'avenir. Swiss-Ski met l'accent sur huit des 17 objectifs de l'agenda global de développement durable 2030. En collaboration avec BKW, Swiss-Ski a fondé en 2022 l'association Snowstainability afin de soutenir financièrement et techniquement des projets dans différents champs d'action. Ces projets doivent poursuivre au moins un objectif dans l'un des cinq champs d'action suivants: énergie et infrastructure, mobilité, matériel et approvisionnement, égalité des sexes et équité ou héritage. L'achat d’appareils alimentés par des batteries a déjà été réalisé. Leur utilisation à la place de générateurs à combustion permet de réduire les émissions de CO₂ lors d'événements freestyle. L'éclairage du tremplin de saut à ski d'Einsiedeln a également été rénové. Cela a permis d'économiser de l'énergie et des frais d'entretien et de réduire la pollution lumineuse. Les experts de BKW ont ainsi pu réduire la puissance connectée de 30 pour cent. Le Migros Ski Day est la journée de ski familiale organisée par Swiss-Ski et se déroule dans différentes destinations de Suisse. Grâce au soutien de Snowstainability et des CFF (RailAway), il a été possible d'offrir aux familles une réduction de 50 pour cent sur le billet de transports publics pour la saison d'hiver 2023/2024.

Le développement durable est également pris en compte dans les zoos suisses. Le zoo de Zurich se considère comme un centre de protection de la nature. En tant que tel, il compense ses propres émissions d'exploitation et s'efforce de les réduire en permanence. Une convention d'objectifs volontaire a été signée à cet effet avec l'Agence de l'énergie pour l'économie (AEnEC). Le zoo couvre 98 pour cent de ses besoins en chaleur grâce à un chauffage à copeaux de bois et à une pompe à chaleur, il achète 100 pour cent d'électricité verte et exploite déjà 6 installations photovoltaïques qui seront rejointes par d'autres en 2024. Dans la restauration, le zoo renonce entièrement aux produits transportés par voie aérienne et à l'utilisation d'huile de palme. Il s'approvisionne en grande partie en produits bruts régionaux et de qualité bio. La moitié des plats proposés sont déjà sans viande et l'offre ne cesse de s'élargir. Tous les matériaux jetables sont biodégradables.

Le zoo de Bâle a besoin chaque année d'une quantité d'énergie de 6000 mégawattheures pour garantir des conditions de vie et de travail optimales à ses 10 500 animaux, 1,2 million de visiteuses et visiteurs et 200 collaboratrices et collaborateurs. Au cours des 35 dernières années, malgré de nouvelles installations, les besoins en chaleur ont été réduits de moitié, les besoins en électricité sont restés plus ou moins les mêmes et les émissions de CO₂ ont été réduites de jusqu'à 80 pour cent. Grâce à une convention d'objectifs avec l'Agence Cleantec Suisse (ACT), d'autres améliorations sont constamment évoquées et mises en œuvre avec des spécialistes externes. Ainsi, plusieurs installations photovoltaïques ont déjà été installées et d'autres sont prévues. La façade photovoltaïque de l'immeuble d'habitation rénové appartenant au zoo de Bâle a fait l'objet de plusieurs articles élogieux dans les médias spécialisés et a reçu le prix de l'énergie Binningen 2022. La nourriture pour animaux et les matières premières pour les restaurants du zoo sont achetées, dans la mesure du possible (saisonnalité, qualité, etc.), auprès de productrices et producteurs régionaux avec lesquels des contrats de longue durée ont été conclus. Les labels IP, WWF et bio sont pris en compte.

Les points de départ d'une hôtellerie et d’une restauration durables sont multiples et vont de l'origine régionale des produits aux conditions de travail des collaboratrices et collaborateurs, en passant par une gestion responsable des denrées alimentaires. L'association nationale de la branche GastroSuisse soutient les efforts de ses membres en matière de durabilité, notamment par un chèque de durabilité adapté à la restauration et à l'hôtellerie, des conseils pour une gestion énergétique efficace ainsi qu'une liste des aides existantes pour le secteur de l'hôtellerie. La gastronomie peut actionner un levier décisif dans le domaine de la durabilité en réduisant les déchets alimentaires. GastroSuisse est membre fondateur et membre du comité de l'association United Against Waste (UAW) et s'est engagée en 2022, par la signature d'une convention interprofessionnelle, à réduire de moitié le gaspillage de denrées alimentaires d'ici 2030. Dans le cadre de cet engagement, GastroSuisse propose différents services en collaboration avec UAW, dont le Food Save Management, qui accompagne les entreprises de restauration sur la voie de la réduction des déchets alimentaires grâce à des actions ciblées consistant en une analyse, une mesure et une amélioration continues. Grâce à ce processus, le gaspillage alimentaire peut être réduit en moyenne jusqu'à 35 pour cent.

L'association de branche HotellerieSuisse soutient et encourage par différentes mesures le développement durable dans le secteur de l'hébergement ainsi que les conditions à mettre en place au niveau de l’action politique. Avec le programme «Sustainability Hotel», HotellerieSuisse a créé une plate-forme d'information numérique complète sur la durabilité dans le secteur de l'hébergement. Lors de la visite virtuelle de l’hôtel, on découvre de nombreuses solutions, conseils et outils pour un développement durable des établissements. Qu'il s'agisse des conditions de travail, de l'accessibilité, de la gestion efficace des ressources ou du positionnement, les principaux champs d'action dans lesquels les établissements d'hébergement peuvent apporter une contribution active à un tourisme responsable sont couverts par des informations complémentaires passionnantes. L'outil de reporting et de notation esg2go accompagne par exemple les établissements hôteliers dans la mesure de leurs performances dans les trois dimensions de la durabilité. En 2024, esg2go entrera dans sa deuxième phase pilote avec un total de 80 établissements d'hébergement pris en compte.

La Communauté d'intérêts Parahôtellerie Suisse a pour but de regrouper les forces dans le domaine des possibilités d'hébergement alternatives à l'hôtellerie. Elle défend les intérêts d'une « parahôtellerie suisse consciente de la qualité » dans les questions de politique touristique et la promeut par des partenariats et des activités ciblés. La parahôtellerie comprend tous les établissements d'hébergement en plus de l'hôtellerie classique, dont les auberges de jeunesse, les chambres d'hôtes, les logements de vacances ainsi que les campings. Les villages de vacances Reka s'engagent par exemple pour l'élimination des barrières dans leurs centres de vacances et misent sur des bâtiments efficaces sur le plan énergétique ainsi que sur des sources d'énergie renouvelables lors de transformations et de nouvelles constructions. En tant qu'organisation à but non lucratif, les Auberges de Jeunesse Suisses s'engagent pour un tourisme durable à tous les niveaux. Qu'il s'agisse de la construction ou de la transformation d'auberges efficaces sur le plan énergétique et répondant aux standards les plus élevés, de l'engagement à rendre le tourisme accessible à tous ou encore d'une offre de restauration plus respectueuse du climat. Interhome s'engage en faveur d'un tourisme durable dans les maisons de vacances avec le marquage des logements de vacances durables sur ses sites web, une contribution climatique volontaire des client-e-s pour la renaturation d'un marais, deux projets de biodiversité pour la protection des abeilles et des oiseaux ainsi que la formation et la sensibilisation des collaborateur-rice-s. TCS Camping fait partie de l'initiative ECOCAMPING, tous les campings répondant d'ici fin 2024 à ses critères d'engagement exemplaire en matière de protection de l'environnement et de la nature. La qualité, la satisfaction des clients-e-s et les succès économiques des entreprises sont ici au premier plan. Les campings qui remplissent les critères ECOCAMPING prouvent qu'ils travaillent dans le respect de l'environnement et de la société.

Outre la mobilité douce, le transport ferroviaire est considéré comme le moyen de transport le plus respectueux du climat et le plus efficace sur le plan énergétique en Suisse. Avec 1628 kilomètres parcourus en moyenne sur le rail, la population suisse est championne d'Europe des déplacements en train (voir Le tourisme suisse en chiffres 2022). Avec les Chemins de fer fédéraux CFF, la Suisse dispose en outre de l'un des chemins de fer les plus écologiques d'Europe et plus de 11 000 trains circulent chaque jour sur le réseau des CFF, long de plus de 3000 kilomètres.

• 90 pour cent d'énergie hydraulique dans le mix de courant ferroviaire, exploitation de ses propres centrales hydroélectriques, objectif: d'ici 2025, uniquement du courant issu d'énergies renouvelables.

• Réseau ferroviaire électrifié de bout en bout (99,3 pour cent).

• Un trajet avec les CFF consomme en moyenne six fois moins d'énergie et émet 27 fois moins de CO2 qu'un trajet comparable en voiture propulsée par des combustibles fossiles.

• Introduction de locomotives hybrides pour les opérations de manœuvre et conversion des systèmes de chauffage des bâtiments vers des énergies renouvelables.

• Biodiversité: entretien naturel des talus et rétablissement des corridors de déplacement de la faune sauvage.

Afin de promouvoir l'utilisation des transports publics pour se rendre dans les destinations, les CFF collaborent avec des partenaires tels qu'HotellerieSuisse et Suisse Tourisme. Ensemble, ils mettent à la disposition des entreprises touristiques différents supports de communication à télécharger gratuitement, afin de faciliter aux touristes la planification de leur voyage et leur arrivée en transports publics dans le respect du climat, grâce à des informations aussi concises que possible et à des instruments pratiques.

Outre les transports ferroviaires, les bus représentent un élément important des transports publics de personnes en Suisse, non seulement en tant que moyen de transport public dans le trafic local, mais également dans le transport régional de personnes à la campagne et notamment dans les régions de montagne. En tant que plus grande entreprise de bus de Suisse, CarPostal s'est fixé des objectifs ambitieux en matière de durabilité écologique et souhaite, d'ici 2040 au plus tard, convertir l'ensemble de sa flotte de quelque 2300 véhicules en bus électriques respectueux du climat, entièrement rechargés à partir de sources d'énergie renouvelables provenant de Suisse. Pour son engagement en faveur du développement durable, CarPostal se base sur six des 17 Objectifs de développement durable (ODD).

Chaque année, un total de 13 millions de passagers naviguent sur un total de 16 lacs et rivières suisses, que ce soit dans leur vie quotidienne, leurs loisirs ou leurs voyages. Les différentes compagnies s'engagent en faveur d'un développement durable dans la navigation en prenant de nombreuses mesures dans les domaines de la protection du climat et de l'environnement, de la société et de l'économie. La compagnie suisse de navigation Untersee und Rhein mise par exemple sur des projets de rénovation énergétique ainsi que sur la construction d'une installation photovoltaïque pour une gestion plus efficace de l'énergie. Sur le lac de Bienne, on trouve un bateau à moteur électrique entièrement alimenté par l'énergie solaire. Les ménages biennois profitent ainsi de l'énergie produite en surplus, avec environ 25 000 kilowattheures qui sont réinjectés chaque année dans le réseau électrique biennois. Le catamaran solaire MobiCat de la Société de Navigation Lac de Bienne a remporté le Prix Solaire Suisse en 2019. La Société de navigation du lac des Quatre-Cantons poursuit également sa stratégie de décarbonisation avec différents projets. Sa flotte comprend par exemple un bateau à moteur doté d'un système de propulsion hybride innovant, dont les batteries peuvent être rechargées pendant le trajet. Le premier bateau à passagers fonctionnant à l'hydrogène produit localement est également prévu et devrait naviguer sur le lac des Quatre-Cantons à partir de 2025. Dans le même temps, un bateau de croisière électrique sera mis en service sur le lac d'Aegeri à partir de 2025. Grâce à cette technologie de propulsion neutre en CO2, la compagnie de navigation du lac d'Aegeri, déjà distinguée par le programme de durabilité Swisstainable au plus haut niveau III - leading, poursuit sa stratégie dans le sens d'une navigation plus durable. 

Les conséquences du changement climatique se manifestent clairement dans les régions de montagne. C’est la raison pour laquelle la durabilité occupe une place centrale parmi les sept champs d'action de l'association nationale des Remontées Mécaniques Suisses (RMS). Avec sa stratégie de durabilité, l'association traite des thèmes tels que «Changement climatique et énergie», «Eau et gestion de l'eau», «Paysage, biodiversité et architecture», «Responsabilité sociale» et «Valeur ajoutée régionale», garantissant ainsi une orientation à long terme des remontées mécaniques suisses vers la durabilité et la protection du climat. Dans le cadre du programme de durabilité, Remontées Mécaniques Suisses soutient de manière ciblée les entreprises de remontées mécaniques dans la mise en œuvre de mesures écologiques, sociales et économiques, par exemple dans le domaine des installations photovoltaïques ou de la communication sur la durabilité. Un exemple innovant proposé par le secteur des remontées mécaniques se trouve dans le canton de Schwyz, au niveau du funiculaire le plus raide du monde: l'énergie produite lors du freinage du Stoosbahn permet de chauffer le Stoos Lodge adjacent – un exemple à suivre en matière d'économie circulaire dans un espace restreint, qui possède également un grand potentiel pour d'autres sites.